Les différents noms de Shavouot:
‘Hag HaBikourim : fête des prémices-Békhor le premier né.
La Torah mentionne deux fêtes : 1 - Prémices. La première se tient durant 'Hag HaMatsot, le premier jour après le shabbat qui suit Pessa'h.
2 - Cinquante jours plus tard a lieu la seconde, à Shavouot (Pentecôte) ; la période intermédiaire de cinquante jours est celle du décompte de l’Omer.
Shavouot v.d semaines car, c’est le jour fixé le lendemain de la 7ème semaine à partir de Pessa’h. Il est traduit par Pentecôte en français et signifie le 50ème jour.
Matan Torah: le don de la Torah
Atseret de la racine: Ayin Tsadé Reish Teit, ce qui veut dire la clôture.
Shémini ‘Hag HaAtséret le 8ème jour de la clôture le lendemain des 7 jours de Souccot: fête qui s’appelle aussi Sim’hat Torah.
Il y a donc deux fête de la Torah: l’une à Shavouot qui est Matan Torah – le don de la Torah - et l’autre à Shémini ‘Hag HaAtséret au lendemain de Souccot qui est Sim’hat Torah – la joie de la Torah.
Pourquoi deux fêtes ? L’une après Nissan et l’autre à Tishri ?
Atseret veut dire la clôture. Tout se passe comme si Shavouot est considéré comme la clôture de Pessa’h et comme si Shavouot est le huitième jour de Pessa’h décalé de 7 semaines.
A Tishri, on a les 7 jours de Souccot, et le lendemain vient Shémini ‘Hag HaAtséret 8ème jour sans ce décalage de 7 semaines. Et donc la Atseret de Pessa’h est décalée de 7 semaines, et c’est cette période-là qui est la période du Omer.
Pessa’h c’est la libération physique d’Israël qui inaugure un itinéraire dans l’accomplissement de la 5ème coupe du Seder.
Shavouot c’est la libération spirituelle.
Entre ces deux niveaux, il y a une période définie comme une période de transition où tous les événements se relient à Pessa’h pour la libération d’Israël. Tous les événements de cette libération entre Pessa’h et Shavouot se situent là, et tous les événements qui vont mettre en échec cette libération se situent là aussi.
La vraie question est de savoir, comment réussir ce passage, cette transition du temps de Pessa’h à Shavouot.
Il est nécessaire de bien comprendre ces deux niveaux radicalement différents. Pessa'h: la sortie d’Egypte, est comparé à une naissance ou naissance nouvelle. Israël va naître comme nation exactement comme au moment d’un accouchement et c'est ce qui va devenir son histoire et sa vie. Avant la naissance, il y a cette période embryonnaire où l’enfant est dans le sein de sa mère. Cette période embryonnaire où Israël est en gestation (promesses) dans la civilisation du temps, jusqu’au moment où cette gestation arrive à terme c’est alors qu’il y a la naissance (accomplissement) et c’est ce qui forme la sortie d’Egypte.
Le Midrash nous fait suivre cette correspondance très en détail:
Il y a trois sortes d’accouchements nous dit le Midrash :
1 - L’accouchement sans douleur quand on arrive à mériter, et la mère et l’enfant.
2 - L’accouchement avec douleur.
3 - L’accouchement au forceps. Quand l’enfant ne veut pas naître, il faut l’obliger à naître.
C’est ce qui s’est passé lors de la sortie d’Egypte.
A chaque fin d’exil on s’aperçoit du même problème: le peuple éclate en trois tendances.
1 - Les volontaires
2 - Ceux qu'il faut un peu forcer
3 - Ceux qui sont obligés à cause des persécutions
La Parasha Tazria dont les premiers versets parle de l’impureté causée par la naissance. Chaque naissance entraine une impureté. Il faut alors laisser passer le temps de l’impureté…
La fin de ce temps d’impureté est de 7 jours et le lendemain, le 8ème jour, est celui de la purification. Vous voyez qu’on a le même rythme 7 – 8.
Posons-nous la question: pourquoi la naissance entraine-t’elle une impureté ? La naissance est une naissance du dedans de l’impureté. Tout se passe comme si on nait d’une tombe. Et l’enfant qui nait est sauvé d’une tombe et ce qui reste c’est la tombe impure, il faut attendre que la pureté revienne.
Dans la conception : une partie de ce qui est conçu peut devenir la vie – l’enfant qui va naître – et l’autre partie – le placenta – qui va être tout de suite au moment de la naissance un cadavre. Tout se passe comme s’il y a un jumeau de l’enfant qui va naître qui va accompagner l’enfant pendant toute la conception mais qui finalement lui le placenta devient l’impureté du cadavre. L’idée est que la vie est une réalité qui entraine le déchet d’impureté d’elle-même. Le fonctionnement de la vie créé des cadavres. Il y a alors un temps d’impureté dont il faut se guérir.
Le Midrash a donné comme comparaison à l’échelle d’un individu cette impureté de la naissance qui est de 7 jours, et à l’échelle de la nation c’est 7x7 jours. Donc tout ce temps du Omer est un temps difficile de ce qu’a entrainé la naissance et qu’il faut passer pour arriver au lendemain des 7 semaines à ce 8ème jours décalé qui est la véritable délivrance.
Rav Emmanue